journal d'une passion tenace

Il y’a une semaine

C’est le même lit,

Depuis que mon univers, tu as investi,

Et j’ai l’impression que c’en est un autre…

Est-il plus large,

Ou est-ce l’espace de l’amour, qui a rétréci ?

Et ta main ? Pourquoi n’emprisonne-t-elle plus la mienne ?

Ton torse, pourquoi n’est-il plus  mon abri ?

Et ton souffle, qu’a-t-il ?

Il n’est plus le souffle brûlant d’un homme passionné,

Mais juste le souffle régulier d’un homme endormi.

Que dois-je faire, pour te tirer de ton sommeil profond,

Et te sombrer dans ta passion et ton envie ?

C’est le même lit, semble-t-il,

Mais la folie du flux et reflux  s’est assagie,

Les gestes du désir se sont alourdis…

Que dois-je faire ?

Pour que tu réalises, que je suis une femme,

Qui peut mourir,

Si elle cesse de pénétrer les profondeurs de tes rêves engourdis.

Hier

Je ramasse les débris de la veille :

Un oreiller par-là, une chaussette par-ci,

Une chemise par-là, une bougie par-ci,

Une étoile par-là, une étoile par-ci,

Quelle est profonde,

La paisible quiétude qui couronne la férocité d’un conflit !

Quel est doux,

L’affrontement des corps plongés dans la paix et l’amour infini !

Ce matin

De ma nudité matinale,

Je te dévisage,

L’auréole de lumière qui coule de la fenêtre en cage,

Danse sur la chair de ton cou, et le long de ton dos.

Je soupire :

Les jardins de l’amour prospèrent,

Et les arbustes me prennent en otage,

Les déserts de l’ennui et de la solitude se compriment,

Sous tes savantes mains de mage.

Tu fredonnes :

Bonjour, au papillon matinal sur ton précieux coussin,

Bonjour, aux lilas dans ta chevelure peu sage.

Demain

Il sera là, à l’aube,

Ce lendemain qui nous viendra,

Avec des chants de passion lyriques,

Et des poésies psalmodiques.

Je lui ai donné rendez-vous, à l’aube,

Sur les rives de ton torse unique,

Et sur ses douces lèvres,

J’ai lu le plus précieux des « oui »,

Je cours, j’arrive,

Vêtue de ma plus belle robe.

 
MOONY