Une nuit...
Ensemble dans la nuit,
On s’est, un moment, arrêté
Pour recenser et compter,
Combien d’âmes y’avait-il
Dans ce ciel sans bruit.
Combien d’étoiles murmurent et prient,
Combien d’entre elles, pleurent ou rient,
Combien d’étoiles s’illuminent,
Combien d’entre elles s’éteignent,
Combien s’indigent, et combien se plaignent.
Ensemble dans la nuit,
Pour chasser l’ennui,
On s’est arrêté sur la rive du ciel.
La lune ressemblait au visage de l’amour quand il blêmit,
Un nuage, ressemblait à une aile d’ange fortuit,
Venu recoudre un trou dans ce ciel gris,
D’où s’écoulent les contes finis finissants, ou détruits.
Ensemble sur le quai du ciel,
On s’est assis pour compter,
Les voiles déchirés des rêves vaincus,
Les voiles rabattus,
Et les voiles partis pour voguer.
La lune ressemblait à un phare lointain,
Un nuage, ressemblait à un long soupir de chagrin.
Ensemble dans la nuit,
On s’est arrêté pour recenser et compter,
Combien le petit prince a de planètes cachées,
Combien de roses, combien de moutons.
Et la question troublante, nous emplit d’appréhension :
« Le mouton, a-t-il mangé la rose tant protégée ? »
Ensemble dans la nuit en gèle,
On s’est recueilli à la porte du ciel,
La lune ressemblait à ma mère quand elle riait,
Un nuage, ressemblait aux effluves de son café matinal frais,
(Comme ça sent bon le café moulu,
Dans ce nuage gris là, au dessus !)
Ensemble dans la nuit,
On a compté sans répit,
Combien le ciel avait-il de cieux et de terres ?
Et combien le ciel,
Avait de fenêtres, portes, et maisons en lumière.
Ensemble dans la nuit,
Au bord du ciel on s’est arrêté,
La lune ressemblait à un réverbère,
Planté dans une rue sombre et désertée.
Le nuage, ressemblait à un mouchoir agité,
Dans un ultime Adieu,
Tendu et silencieux,
Comme une mort désirée.
et voilà ce que ça inspire à Dima, vraiment , tu complètes le poème, merci Dima:
souvent cet homme vieux marchant seul dans cette ruelle,
dénudée par ce réverbère roi de la nuit, imagine sa trajectoire déjà vécue ;
un baiser volé,
une toile ratée,
un reve cauchemardesque, une vocation certaine mais une peur de la mort.
Alors il léve la tete pour conjurer le sort
et se voit éberlué par ce voile nuité illuminé par ces étoiles filantes.
Il caresse du regard ses reves inachevés
et se voit déjà au crépuscule de sa vie.
Il ne regrette rien parce qu'il reve encore.