Droit de réponse ( promo pour la dictature)
Peut-on adresser un droit de réponse à soi même, sans prendre le risque d’être prise pour une folle ? De toute façon, dans mon cas il est trop tard pour prétendre le contraire. Et donc, voilà ma réponse à moi-même.
Comme je ne me relis pas, les fautes d’orthographes peuvent se glisser dans mes textes, mais pas uniquement. Je viens de le constater, après un coup de fil que j’ai reçu de la part d’une copine, après lecture de ma petite promo pour la dictature, qui hurlait que ce texte ne me ressemblait pas, ni aux principes pour lesquels je me bats, suis-je en train de m’embourgeoiser ? me demandait-elle.
Après avoir relu mon texte j’étais horrifiée, non pas que je ne pense pas ce qui est écrit, le fond est de moi, mais les termes sont confus. J’ai toujours eu ce problème, d’incohérence entre ce que je disais et ce que je pensais, à cause de mes divagations. Il m’arrive de penser quelque chose, et de partir ensuite sur d’autres cheminements et probabilités, et bien sûr, je peux être en train de parler avec quelqu’un du réchauffement climatique, avant de repartir sans transition sur le couscous, c’est que dans ma tête à moi, j’ai cheminé tranquillement, du réchauffement climatique aux solutions, puis aux solutions simples, aux gestes quotidiens, à l’arrosage, la climatisation, l’économie d’énergie, les ampoules économiques, à bannir les halogènes, à couvrir nos casseroles, à la cuisine, à la vapeur, aux plats cuits à la vapeur, au couscous, et voilà. Seulement ça se passe en silence dans ma tête, en quelques secondes, et mon interlocuteur est ébahi, incompréhensible de mes propos incohérents, souvent c’est mon pauvre mari qui me regarde en disant : « je ne suis pas médium ! Si tu veux que je sache ce qui se passe dans ta tête il faut d’abord me le dire !»
Vous voyez, je suis encore en train de partir très loin dans mes pensées, je m’égare ! Revenons à la petite promo de la dictature, je vais reformuler mes idées, et je vais le faire d’une manière très précise, pour éviter de délirer, et dire des choses qui ne me ressemblent pas :
1- pour commencer, on n’a pas le droit de condamner des journalistes, qui ne font que leur travail, d’informateurs. Il ne manquerait plus que ça, avec tout ce que les journalistes du monde entier endurent pour nous faire parvenir des informations, alors qu’on est tranquillement assis dans son canapé. Ils sont pris en otages, détenus, exilés, torturés, assassinés.
2- on n’a pas le droit de le faire, même quand c’est justifié (haute trahison, plagiat, atteinte à la liberté publique, atteinte à la vie…) parce qu’on peut facilement déraper et revenir aux années de plomb, et là tous les militants auraient donné des années de leurs vies, toute leur vie pour certains, pour rien du tout. Et ce n’est pas juste envers leurs mémoires, et envers leurs proches.
3- si les journalistes ne prenaient pas la peine de brasser dans la merde, on serait con, dans sa petite bulle, où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, et on vivrait dans un obscurantisme terrifiant.
4- la liberté n’est pas synonyme d’anarchie, les gens devraient le savoir, et ne pas déborder sur celles des autres.
5- il y’a un long travail à faire au niveau de l’éducation, pour apprendre justement aux générations futures (trop tard pour celle-ci !) à se servir de leurs droits, mais aussi à accomplir leurs devoirs de citoyens.
6- ce qui est enrageant, c’est que ce genre de débordements vient de personnes supposées être instruites et conscientes, alors qu’est ce qu’on pourrait espérer des analphabètes, qui sont nombreux, si les gens instruits ne donnent pas l’exemple et n’expliquent pas l’importance du respect de l’autre.
7- je suis déçue des révolutions, à travers l’histoire, on voit bien qu’elles se transforment en dictature, pire que celles démontées. Il suffirait de penser qu’Hitler, se prenait pour un révolutionnaire, ça fout les boules !
8- les personnes qui veulent faire évoluer les choses, et améliorer leurs environnements, partent d’un bon sentiment et se transforment souvent en extrémistes totalitaires, genre « avec ou contre moi ». et tout ce qui est un peu différent devient « ennemi de ceci et de cela », tout ce qui est un peu modéré devient « traître »...et un traître c’est pire qu’un ennemi !
9- le seul révolutionnaire pour qui j’ai beaucoup d’estime, est Jamal Abdel Nasser, ce qui n’a pas empêché sa cause de déraper et se transformer en dictature aussi, le pauvre était entouré d’ennemis, de traîtres, d’ignorants, et pour tout couronner de camarades « militaires » !
10- il ne faut pas se contenter de dire uniquement ce qui ne va pas. Ça finit par lasser même les gens qui travaillent d’arrache-pied et avec une volonté de fer, pour améliorer les choses. Il faut faire le bilan et s’arrêter un moment sur les projets réalisés, les avancées, le positif. Ça redonne de l’énergie pour continuer le combat.
11- oui, l’Etat est responsable de beaucoup de choses. Mais voilà, c’est trop bête d’attendre qu’une poignée de personnes changent un pays en cinq ou dix ans, et de rester là à ne rien faire, que se plaindre. Il faut bouger, s’investir, accompagner les associations qui font un travail extraordinaire, et qui manquent de reconnaissance de ressources de bénévoles…il faut changer les choses à son niveau, parce que si chacun nettoie devant sa porte, on finira par avoir tout un quartier propre.
Je crois que c’est à peu près tout ce que je voulais dire, en faisant ma promo de la dictature. L’ordre n’est pas forcément l’équivalent de « services de l’ordre », et la révolution n’est en aucun cas synonyme d’anarchie.